VALERE BENEDETTO A DONNE UNE LECON A SAUVEUR CHIOCCA

Herbillon est certainement, avec Halimi, le boxeur qui, en France, répond le mieux à la définition de "puncheur" (pugiliste capable de gagner un match d'un coup de poing). Mais sa fragilité bien connue - on ne peut tout avoir - limitait au départ ses chances devant l'agressif et solide Valère Benedetto, le champion de France des welters qui, au Palais des Sports, défendait son titre devant le "matraqueur" rémois.
Usant d'une prudence que d'aucuns qualifiaient d'excessive, mais qui, en vérité, s'imposait, dans la première partie de ce championnat, Benedetto fut réveillé de sa torpeur au septième round par une droite qui l'incita à mettre un genou à terre pour neuf secondes. L'Aixois, toutefois, gardait l'œil clair et cette alerte lui fut salutaire. Débarrassé de tout complexe, il attaqua franchement au huitième round et ce qui devait arriver arriva. Touché de plein fouet, Herbillon alla au tapis une fois, deux fois, terminant le round groggy. L'inévitable allait se produire à la fin du neuvième round. Herbillon n'avait plus de jambes, plus de souffle, plus de cœur, lorsqu'il s'écroula dans les cordes et, épuisé, leva le bras trois secondes avant la fin de cette neuvième reprise. Benedetto gardait brillamment sa couronne en donnant une leçon de tactique à Sauveur Chiocca, spectateur attentif. Chiocca qui, on s'en souvient, fut déclaré battu en demi-finale par Herbillon pour n'avoir pas tenté sa chance assez tôt.

(source : Jean Dumas Miroir Sprint n° 507 du 27 Février 1956)